Bon ... moi qui disait hier que de toutes façons il ne se passerait rien pendant ma soirée ... récit.
Je me suis mise devant la télé, y'avait "Evolution". J'avais déjà vu le film mais j'avais trouvé ça sympa la première fois donc me voilà dans le fauteuil, tranquille ... d'un coup le film s'arrête : flash spécial. Grosses manifestations, partout dans la capitale. Je réalise que la semaine dernière, c'était de la gnognotte. Le film reprend, puis s'arrête de nouveau ... autant vous dire que je n'ai jamais vu la fin. C'est la panique totale, des dizaines de milliers de personnes sont dispersées dans les rues du centre historique (je vous rassure c'est pas du tout notre coin, nous sommes au nord et ici il ne se passe rien), gaz lacrymogènes, 800 flics + 800 militaires. Les reporters sur place sont en direct et doivent s'arrêter d'interviewer parce qu'ils ont reçu des gaz à proximité. Les caméras qui filment les manifestants sont des caméras de surveillance, celles de la TV ne suffisent pas. C'est le boxon, les Indiens se sont mobilisés en nombre et manifestent pacifiquement devant le palais du gouvernement : ils ne comptent pas bouger tant qu'un accord n'aura pas été trouvé pour que le pays aille mieux. On a appris aujourd'hui qu'il y avait 100.000 personnes dans les rues. La situation devient vraiment inquiétante !
Apparemment, personne en France n'a l'air d'en avoir entendu parler, pourtant je suis allée voir sur le site du Monde et voilà ce que j'ai trouvé, paru dans le journal d'hier :
En Equateur, le président Lucio Gutierrez est forcé de lever l'état d'urgence
L'état d'urgence décrété vendredi en Equateur aura duré moins de vingt heures. Mais les difficultés du président Lucio Gutierrez continuent. Le Congrès a destitué, dimanche 17 avril, la Cour suprême de justice, que les parlementaires avaient restructurée le 8 décembre 2004.
A Quito, plus de 10 000 manifestants ont exigé samedi la démission du chef de l'Etat. "Non, je ne partirai pas", leur a répondu M. Gutierrez, lors d'un entretien sur CNN. Le président équatorien a minimisé l'ampleur des manifestations, en soulignant qu'elles se limitent à la capitale. "J'ai la responsabilité de 13 millions d'Equatoriens", a-t-il ajouté, en précisant : "Il est complètement faux qu'un malaise existe au sein des forces armées."
Outsider élu, en novembre 2002, en promettant de lutter contre la corruption et la pauvreté, Lucio Gutierrez a mis en place un plan d'austérité conforme aux exigences du Fonds monétaire international (FMI). Les Indiens, qui avaient soutenu la candidature de cet ancien colonel, l'ont rapidement lâché. Remaniements ministériels, rectifications ou scandales divers ont marqué les vingt-six mois de pouvoir de M. Gutierrez. De l'avis des analystes, la crise actuelle n'est qu'un chapitre de "l'instabilité structurelle" dont souffre l'Equateur. Depuis 1996, le pays a connu cinq présidents de la République. Deux d'entre eux ont pris la fuite sous la pression de la rue.
La tension monte depuis le 8 décembre 2004 : le chef de l'Etat avait alors rassemblé une majorité parlementaire pour destituer 27 des 31 membres de la Cour suprême. En mars, la Cour dont la légitimité est contestée par l'opposition a décidé d'annuler les instructions ouvertes contre les anciens présidents Abdala Bucaram et Gustavo Noboa, accusés de corruption. Les deux hommes ont pu rentrer au pays, ce qui a provoqué la colère des habitants de Quito.
A l'appel de Radio La Luna, une petite station communautaire de la capitale, les mécontents sont descendus dans la rue, tous les jours, depuis le 13 avril. "Aucun mouvement politique ne coordonne la protestation, aucune personnalité politique ne peut même s'en approcher. Le mouvement est complètement spontané", soutient le médecin Oscar Camargo. "Dehors, Lucio !", dit une pancarte. "Qu'ils s'en aillent tous ! -les hommes politiques-", précise une autre.
Le chef d'état-major, l'amiral Victor Hugo Rosero, a affirmé que l'état d'urgence avait pour "unique objectif de restaurer la paix et l'ordre perturbés ces derniers jours". La force publique est restée discrète face aux manifestants. Tout le monde spécule sur une division des forces armées. Selon le quotidien El Comercio, "la mobilisation des citoyens, la pression de l'armée et l'influence active des Etats-Unis" ont obligé le président Gutierrez à lever l'état d'urgence.
Le mouvement indien était resté en marge du conflit. Dimanche, Luis Macas, président de la Confédération des nationalités indigènes de l'Equateur, a annoncé que les Indiens se joindraient cette semaine aux protestations. "Nous ne voulons ni du Congrès, ni de la Cour suprême, ni du traître Lucio Gutierrez", affirme-t-il.
Marie Delcas
Chloé rentre vers 20h ... elle était en plein dans les manifs et elle a bien flippé ... ce qui m'a d'autant plus inquiétée. Elle avait RDV avec le gars qu'on avait rencontré en boîte la semaine dernière et là, la blague : c'est pas lui qui est venu mais son pote, celui qui a parlé avec moi toute la soirée ! à n'y rien comprendre...
On a regardé la TV toute la soirée, il est 22h24 et ils viennent d'annoncer un mort. On est scotché devant l'écran. Je ne sais pas quand ça va s'arranger ... mais c'est mal barré. Le pape Benedicto XVI, ça leur passe au-dessus et ça se comprend.
* Aujourd'hui mercredi, nous sommes un peu réticentes à sortir, mais Chloé va quand même aller bosser à la biblio. On est allé faire les courses ce matin. En rentrant, coup de fil de Jaime qui nous interdit presque de sortir de la maison ! Nous allumons la télévision et là encore, du non-stop : maintenant ce n'est plus seulement la nuit, mais le jour que les gens se mobilisent ... des centaines de bus arrivent de tout le pays, donc des milliers de gens qui veulent la démission du président et d'autres (aïe) qui viennent soutenir "la démocratie". Ils ont interviewé une femme qui criait "Lucio, hagase dictador" (Lucio, deviens dictateur) > après faut pas s'étonner que les manifs ne soient plus pacifiques !
Hier soir, 176 asphyxiés, 16 blessés et un mort, voilà le bilan ... dites-moi quand même qu'ils en parlent en France !
La suite plus tard ...
Commentaires plus ou moins fins :
non... rien...!!!
Slt ma Puce, c'est vrai que je ne suis pas un assidu de la politique et encore moins des informations ni télévisés et encore moins par les journeaux, mais franchement le si peu que j'entende ou que je regarde, je n'ai pas eu écho de ce mouvement et de ces manifs sur Quito.
Cependant, suivez les consignes de Jaim qui connait son pays et qui sait ce qu'il dit... faites attention à vous. Il y a de "l'orage sur Quito... asphyxiés, blessés et un mort, ça n'envisage rien de bon. fait le "reporter" ma Puce, tu tiens bien le sujet... peut être des photos des émeutes en plus ? je plaisante.
Bisous Minette à plus. je t'adore.
Si ya qqch ici
Hello soeurette, nous ca fait la une du 20mn aujourd'hui (c'est le seul journal que je lis) :
"El presidente de Ecuador, detenido tras ser derrocado en plena revuelta". El presidente de Ecuador, Lucio Gutierrez, fue arrestado ayer a las afueras de Quito, horas despues de que le distituyera el Parlamento en plena revuelta popular. Lucio, que intento huir tras perder el apoyo del Ejercito, fue sustituido por el vice-presidente.
Et sinon ya un gros article page 8. Voila on parle de vous tout de meme em Espagne, c'est un moment historique.
tricotine
Ben je suis désolée, mais on n'entend pas grand-chose ...... le pape avant tout !!!!
Mais, ça devient inquiétant pour vous !
Courage les filles et gros bisous